Prendre en charge de façon conjointe et responsable sa sexualité


PLAN DU COURS

 

I- Rappels du cours de 4ème sur les organes reproducteurs

II- Les hormones contrôlent notre appareil reproducteur

III- Des hormones de synthèse pour choisir le moment d'avoir un enfant

 

Vidéo: pour réviser en quelques minutes


En quatrième vous avez travaillé sur le fonctionnement des appareils reproducteurs de l'homme et de la femme. Les vidéos ci-dessous devraient vous permettre d'y voir plus clair. n'hésitez pas à relire le cours de quatrième : lien.

 

I - Rappels du cours de 4ème sur les organes reproducteurs

 

Rappels de l'anatomie de l'appareil reproducteur masculin:

(ATTENTION: dans le film sur l'appareil génital de la femme, ci-dessus, il y a une énorme erreur: la FECONDATION a lieu dans les TROMPES et pas dans l'utérus) ! Le reste est juste.

 

Rappels de l'anatomie de l'appareil reproducteur féminin :

 à la naissance une petite fille possède un stock de 400 000 follicules immatures. A la puberté, à chaque cycle, un follicule devient mature et libère un ovule : c'est l'ovulation.

 

 

Vous avez aussi étudié en quatrième que la puberté se déclenche grâce à des hormones*. Par exemple la testostérone chez l'homme et les œstrogènes chez la femme sont impliquées dans le développement des caractères sexuels secondaires. Nous allons y revenir.

* hormone: substance produite par une glande et agissant, à distance, sur un organe-cible.

 

II - Les hormones contrôlent l'appareil reproducteur

 

Le graphique ci-dessous détaille les concentrations hormonales en hormones cérébrales* chez le garçon et la fille de sa naissance jusqu'à 18 ans.

On observe que le taux d'hormones cérébrales est presque nul de 0 à 11 ans chez le garçon et de 0 à 10 ans chez la fille puis il augmente fortement. Lors de cette augmentation un autre phénomène a lieu : le début de la puberté (développement des testicules et des ovaires).

On peut donc supposer que les hormones cérébrales sont impliquées dans le début de la puberté.

* hormone cérébrale: substance produite par une glande du cerveau.

 

Pour vérifier notre hypothèse nous allons étudier une expérience :

Expériences d'ablation d'une glande cérébrale chez le rat.
Expériences d'ablation d'une glande cérébrale chez le rat.

Cette expérience prouve que la puberté (ici représentée par la production de spermatozoïdes chez ce rat) est liée à une glande* présente dans le cerveau. Cette glande semble produire une substance qui permet la reprise de la puberté lorsqu'on l'injecte à un rat privé de sa glande.

* glande : organe produisant une hormone.

Localisation de l'hypotalamus et de l'hypophyse chez l'Homme. Source: http://anevma.e-monsite.com
Localisation de l'hypotalamus et de l'hypophyse chez l'Homme. Source: http://anevma.e-monsite.com

Cette glande est en fait le regroupement de 2 structures appelées :

- l'hypothalamus

- et l'hypophyse.

 

L'hypothalamus libère de la GnRH (= gonadolibérine = hormone permettant de libérer des hormones des gonades*).

 

* Gonades : organes produisant les gamètes (spermatozoïdes et ovules) chez l'Homme: il s'agit soit des ovaires, chez la femme, soit des testicules, chez l'homme.

 

L'hormone GnRH est transportée par les vaisseaux sanguins jusqu'à l'hypophyse et va stimuler la libération de FSH (Hormone stimulant les follicules) et de LH (Hormone lutéinisante). Ces hormones, libérées par l'hypophyse, sont transportée par le sang jusqu'à un organe-cible (soit les ovaires chez la femme, soit les testicules chez l'homme comme sur le schéma ci-dessous).

Régulation de la production de spermatozoides chez l'homme. Source: ASP.
Régulation de la production de spermatozoides chez l'homme. Source: ASP.

Enfin, la FSH et la LH vont stimuler le fonctionnement des ovaires et des testicules et permettre la création des gamètes*.

* gamètes : cellules reproductrices : spermatozoïdes ou ovules.

On parle souvent du "cycle féminin" qui dure en moyenne 28 jours mais il faut savoir qu'il existe en réalité 2 cycles qui fonctionnent en parallèle :

 

- le cycle de l'utérus (= cycle utérin) durant lequel l'utérus se "prépare" à recevoir un possible embryon avec, au début du cycle, les règles qui détruisent la muqueuse (en absence de fécondation), puis a muqueuse se reconstitue, se vascularise (apparition de nombreux vaisseaux sanguins);

 

- le cycle des ovaires (= cycle ovarien) : en 2 phases:

A : plusieurs follicules grossissent et le plus gros (= follicule mûr) libère  un ovule (= ovocyte) sous l'effet de l'hormone oestradiol: c'est l'ovulation. Cette phase est la phase folliculaire.

B : après l'ovulation le follicule devient le corps jaune et il commence à sécréter une autre hormone: la progestérone. C'est la phase lutéale.

 

 

Cycle de l'utérus et de l'ovaire chez la femme. Source :
Cycle de l'utérus et de l'ovaire chez la femme. Source :

 

Rappels sur la fécondation :

Rappels sur la fécondation dans l'appareil reproducteur de la femme.
Rappels sur la fécondation dans l'appareil reproducteur de la femme.

 

BILAN :

L’être humain devient apte à se reproduire à la puberté. Pendant cette période les caractères sexuels secondaires apparaissent. Les organes reproducteurs des garçons et des filles deviennent alors fonctionnels.

 

Le fonctionnement de l’appareil reproducteur féminin devient cyclique à partir de la puberté et jusqu’à la ménopause. A chaque cycle (durée : 28 jours en moyenne), l’ovaire libère un ovule (au milieu du cycle) vers une trompe (cycle ovarien). Le début de chaque cycle est marqué par l’élimination de la paroi superficielle épaisse de l’utérus (règles), puis durant le reste du cycle, cette muqueuse utérine se reconstitue, s’épaissit et s’enrichit en vaisseaux sanguins en vue d’une éventuelle grossesse (cycle utérin).

 

La puberté est déclenchée par une augmentation progressive des concentrations sanguines de certaines hormones fabriquées par une glande du cerveau : l'hypothalamus et l'hypophyse. Ces hormones déclenchent l’augmentation et la mise en activité des testicules et des ovaires. Testicules et ovaires libèrent alors des hormones (testostérone et œstrogènes) déclenchant l’apparition des caractères sexuels secondaires. Une hormone est une substance fabriquée par un organe, libérée dans le sang et qui agit sur le fonctionnement d’un organe-cible.

 

La fécondation est la fusion d’un spermatozoïde et d’un ovule  qui aboutit à une cellule-œuf, première cellule d’un nouvel organisme. La cellule-œuf se divise et l’embryon s’implante dans la paroi utérine pour continuer sa croissance, c’est la nidation.

 

 

Trois structures jouent un rôle hormonal :

- l'hypothalamus, qui produit la GnRH.

- l'hypophyse, qui produit la LH et la FSH.

- les ovaires, qui produisent l'œstradiol, une hormone de la classe des œstrogènes, et la progestérone.

 

Le déroulement d'un cycle est le suivant : l'hypothalamus produit de la GnRH qui entraîne une production de FSH par l'hypophyse. La FSH entraîne le développement d'une dizaine de follicules ovariens. Les follicules ovariens produisent des œstrogènes. Les œstrogènes agissent sur l'hypothalamus en faisant baisser la GnRH. La diminution de la GnRH fait baisser la production de FSH par l'hypophyse. La diminution de la FSH fait dégénérer tous les follicules ovariens sauf un qui, à l'aide du reste de FSH, devient le follicule mûr (Follicule de De Graaf).

Ce follicule produit une grande quantité d'œstrogènes qui entraînent la création d'un pic de LH et d'un pic de FSH par l'hypophyse. Ces pics de LH et de FSH entraînent l'ovulation.

Le follicule vide devient le corps jaune qui produit de la progestérone. S'il n'y a pas de fécondation, le corps jaune dégénère, la progestérone également, ce qui permet à l'hypothalamus de produire de nouveau de la GnRH. Un nouveau cycle débute ensuite.

 

 

Les docteurs Gregory Pincus et son assistant, le Dr Chang, sont les personnes ayant permis le développement du 1er contraceptif oral. Pincus pense, dans les années 1950, que l'augmentation du taux de progestérone dans le sang observée durant la grossesse serait la cause de l'arrêt de l'ovulation. Ainsi, cette hormone pourrait servir de contraceptif. Afin de tester cette hypothèse Pincus administre des doses  élevée de progestérone à des lapines : leur ovulation est interrompu.

 

III- Des hormones de synthèse pour choisir le moment pour avoir un enfant


Pourcentage d'utilisation des différents contraceptifs chez les femmes françaises. Source : Le Monde, cliquer sur l'image.
Pourcentage d'utilisation des différents contraceptifs chez les femmes françaises. Source : Le Monde, cliquer sur l'image.

La pilule est aujourd'hui le moyen de contraception le plus utilisé par les femmes en France. Son rôle est d'empêcher la rencontre des spermatozoides et de l'ovule.

 

Son principe repose sur la prise quotidienne, à heure fixe,  de faibles concentrations d'hormones de synthèse qui contient des œstrogènes et de la progestérone. On l'appelle aussi "contraceptif oestro-progestatif".

 

Il existe différents contraceptifs mais la pilule est le plus utilisé.

 

Les autres contraceptifs sont :

- le préservatif masculin et féminin

- le stérilet (= dispositif intra utérin)

- l'anneau vaginal + spermicides

- l'implant hormonal sous-cutané...

 

Il en existe d'autres et tous sont bien documentés sur les 2 sites suivants :

- Choisir sa contraception

- Association française pour la contraception.

 

 

Deux modèles de tablettes de pilules contraceptives. Source : Le Monde.
Deux modèles de tablettes de pilules contraceptives. Source : Le Monde.

 

Étudions les effets contraceptifs de la pilule sur le corps féminin grâce aux graphiques ci-dessous :

 

Le graphique du haut détaille les concentrations en FSH et LH libérées par l'hypophyse. On observe qu'avant prise de pilule les taux sont  élevés (environ 80 mU/mL pour la LH et 30 mU/mL pour la FSH lors du pic du 14ème jour).

 

Mais durant la prise de pilule, les taux de FSH et de LH restent bas (environ 20 mU/mL) et il n'y a jamais de pic.

 

On peut supposer que la pilule agit sur l'hypothalamus en empêchant la sécrétion de GnRH. En absence de GnRH, l'hypophyse n'est pas stimulée et la sécrétion de LH et FSH n'a pas lieu.

Source : SVT ES/L Bordas, p153
Source : SVT ES/L Bordas, p153

Il faut maintenant comparer les 2 graphiques pour la suite de notre raisonnement.

 

En temps normal, le follicule grossit et commence à sécréter de l’œstrogène dans le sang. On atteint un pic d’œstrogène vers le 12 ème jour du cycle. Ce pic d’œstrogène entraine une libération importante de LH (13ème jour) par l'hypophyse (sous l'effet de la GnRH hypothalamique). C'est ce pic de LH qui entraine l'ovulation !

 

Maintenant, lors d'une prise quotidienne de pilule, le taux d'oestradiol reste faible (environ 50 pg/mL) et n'atteint jamais de pic. Ainsi, l'hypophyse ne sera pas stimulée et ne créera que peu de LH ce qui empêche l'ovulation.

 

Et le taux de progestérone est nul lors de la prise de pilule car le follicule n'est pas devenu mûr et n'a pas libéré l'ovule (il n'y a donc pas eu ovulation).

Schéma-bilan du mode d'action de la pilule. Les couleurs correspondent aux graphiques précédents. Modifié d'internet.
Schéma-bilan du mode d'action de la pilule. Les couleurs correspondent aux graphiques précédents. Modifié d'internet.

BILAN : la pilule est un moyen de contraception efficace utilisé par de nombreuses femmes en France. Elle permet d'empêcher l'ovulation et donc la rencontre de l'ovule et des spermatozoides.

 

Elle est composée d’hormones de synthèses dérivées des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone).

La prise de cette pilule freine la sécrétion de gonadolibérines (GnRH) hypothalamique. Elle empêche le pic de LH hypophysaire à l’origine de l’ovulation. L’ovaire est mis au repos (croissance folliculaire stoppée, ovulation impossible).

 

La muqueuse utérine présente elle une évolution normale. Les règles surviennent pendant les 7 jours d’interruption de la pilule à cause de la chute du taux sanguin des hormones de synthèse.


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